Faire de la stratégie et dès lors chercher à pousser vers la méta-stratégie, c’est comprendre l’éternelle contrainte des ressources en stratégie, la nécessité de faire des choix stratégiques : abandonner des batailles pour gagner la guerre et savoir se concentrer sur « l’effet majeur » (cf « Tactique théorique », Général Michel Yakovleff, Stratégies et Doctrines chez Economica, 2ème édition, 2016 (première en 2006).
En un temps et un lieu donnés, cet « effet majeur » est un effet à obtenir dont la réussite garantit le succès de la mission. L’effet majeur c’est l’action par laquelle le décisionnaire envisage de saisir l’initiative, l’imprévu, ou pourrait on dire ce qui semble insaisissable en cas de préparation inadéquate.
Alors qu’une multitude de facteurs que l’on pensent passifs s’imposent à nous, en ceux compris ceux liés au Système Terre, pouvant contraindre le choix de l’effet majeur ou au contraire ouvrir des portes inattendues, une décision stratégique est à prendre.
Celle de s’intéresser à l’approche systémique, l’identification des causes les plus primaires possibles et la dynamique qu’elles engendrent. C’est l’effet majeur pour toute organisation du monde complexe.
C’est en ce sens que nous pensons l’approche systémique, comme ce que l’on pourrait appeler une méta-stratégie.
Ce néologisme dont la paternité revient à Jean Guitton (1901-1999), l’un des rares philosophes qui s’intéressèrent au phénomène guerrier et à la stratégie, désigne comme la métaphysique à l’époque d’Aristote un au-delà de la stratégie, permettant de manœuvrer avec acuité.
S’intéresser à son œuvre nous amène à lire des bribes de la Revue de Défense nationale ou il était écrit déjà au siècle dernier :
« Il y a aujourd’hui crise de la pensée stratégique comme il y a crise de la pensée économique et pour la même raison : la prise de conscience d’un seuil critique dans l’accroissement tant de la puissance industrielle que de la puissance militaire. Dans les limites finies de la biosphère, l’énergie brûlée, que ce soit pour détruire ou pour construire, ne peut augmenter indéfiniment. »
Dans « Métastratégie » RDN n° 358 Août/Septembre 1976 ; pages 21 à 42 par Xavier Sallantin
C’est pourquoi comprendre les liens (« On sent très bien, lorsque l’on compose, que le plus difficile n’est pas tant d’avoir des thèmes ou des idées que de lier deux thèmes ou deux idées par un passage qui ne soit pas artificiel » (Jean Guitton, cf supra) et finalement la dynamique des systèmes, organiques, non découpables est primordiale.
L’inventeur du néologisme méta-stratégie ne le dit pas de cette manière et pourtant il n’est pas un hasard que l’on puisse lire de sa main le passage suivant :
« Toute précision est victoire. Mais il faut se souvenir que toute attention particulière comporte un risque, si elle ne s’accompagne d’une attention à l’ensemble (…). »
Dans « Le Travail intellectuel » de Jean Guitton, Aubier, 1986.
Dans cette veine, si vous souhaitez comprendre la contrainte globale des ressources, puis établir des liens non artificiels et enfin concrétiser pour entrer en (méta) stratégie, Ystem est à même de vous accompagner.
